Le 10 et 11 juillet dernier une cinquantaine d’affiches ont été déployée dans la ville de Nantes. L’objectif étant de lutter contre la violence.
A l’initiative de ce projet Kalome Botowamungu, président de
l’association Congo Intervalles depuis quinze ans, qui a pour but de faire le
lien entre différents groupes sociaux.
Avec la mise en place des affiches pour lutter contre la violence, il a encore
une fois voulu trouver un moyen de créer un lien, mais aussi et surtout voulu
libérer la parole.
Tout a commencé il y a deux ans, le président de Congo Intervalles est parti
d’un constat « à chaque fait de violence important dans les quartiers, les
médias déboulent et c’est toujours le même schéma de publication […] » une
situation également mal vécu par les habitants des quartiers, alors pour sortir
de ce schéma et essayer de changer les choses, l’association Congo Intervalles
a commencé par s’interroger sur le rôle de chacun dans « cette problématique
de violence » et a voulu mettre en place une solution commune et dynamique
qui puisse interpeller.
En mettant en place ce projet, Kalome Botowamungu a voulu
dans un premier temps libérer la parole, mais aussi dire « tout ne va
pas mal, dans les quartiers il y a de la ressource humaine, de l’énergie, du
dynamisme », il ne voulait pas seulement rester dans la dénonciation
du traitement médiatique des violences, il voulait impliquer les citoyens dans
ces combats en commençant encore une fois par libérer la parole.
Pour donner forme à cette démarche, l’association a fait le choix des affiches,
qui devront rester dans la ville de Nantes entre trois et cinq semaines. Mais
la campagne ayant fait parler d’elle avant même d’être mise en place, la mairie
de Nantes qui est partenaire de ce projet a décidé de la développer en mettant
en place des tee-shirt et divers autres objets.
Les affiches ayant un message universel ont conquis des militants de différentes villes dans les Hauts-De- Seine, en Seine-Saint-Denis, dans les Hauts de France et en région lyonnaise qui ont demandé des affiches et Tee-shirt au porteur de ce projet Kalome Botowamungu.
Quant au ressenti sur ce projet le président de l’association
Congo Intervalles a : « une forme de satisfaction. Non pas parce
que les affiches sont placardées dans toute la ville, mais parce qu’il commence
à y avoir une véritable prise de conscience. Les gens s’approprient cette
campagne, qui est d’ailleurs prolongée par d’autres associations, d’autres
acteurs du quartier. Et en décidant d’être partenaire de cette action, la ville
a également démontrée une prise de conscience. Nous sommes contents de voir ce
qui est en train de se réaliser, de constater qu’une synergie serait possible
dans les mois, années à venir. Des actions concrètes sont prévues de divers
militants, par diverses associations.
Nous savons que le combat est long, nous n’attendons pas de répercussions
immédiates importantes, mais cette prise de conscience, cette volonté d’agir
ensemble nous satisfait énormément. »
Peu de temps avant le lancement de la campagne
d’affichage mise en place par Kalome Botowamungu, a eu lieu la marche des
quartiers, un an après les émeutes qui ont surgi après la mort du jeune
Aboubakar Fofana.
Les organisateurs de cette marche ont décidé d’utiliser les affiches, une
initiative qui a ravi le président de l’association Congo Intervalles qui a
déclaré à ce sujet : « nous avons fait le chemin ensemble, sur le
fait d’agir dans les quartiers contre la violence […] »